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foncière qui se lève au nom de l’empereur, dans le cours du huitième mois de l’année, sur tous les propriétaires de maisons ou de terrains situés dans l’enceinte de la ville. La seconde est une espèce de contribution volontaire, dont personne n’oserait néanmoins s’exempter, pour faire un présent au gouvernement ; mais elle est particulière à Nangasaki. Ainsi les Japonais ne paient proprement qu’un seul impôt à l’empereur. Dans les villes qui ne sont pas du domaine impérial, l’impôt se lève au nom des princes dont elles dépendent immédiatement. Mécao seule est exempte de toute imposition, par un privilége de Tayco-Sama.

Les lois consistent dans les ordonnances de l’empereur et quelques anciens règlemens, dont on ne peut appeler à aucun tribunal ; mais les princes et les grands sont ordinairement à couvert de cette extrême sévérité. S’il sont convaincus de malversations, et s’ils manquent de crédit, ils sont bannis dans une des deux petites îles nommées plus haut ; ou bien, s’il s’agit d’un crime capital, leur supplice est d’avoir le ventre fendu. Lorsque l’empereur ne leur fait pas grâce, toute leur famille doit périr avec eux. Quand on veut favoriser le coupable, on permet à son plus proche parent de l’exécuter à mort dans sa maison : cette peine, qui n’a rien de honteux pour celui qui l’inflige, est aussi moins déshonorante pour celui qui la subit, quoiqu’il y ait toujours un peu de honte à mourir de la main d’autrui. La plupart demandent