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grosses, la taille au-dessous de la médiocre, le nez court, un peu écrasé et relevé, les sourcils épais, les joues plates, les traits grossiers et très-peu de barbe, qu’ils se rasent ou s’arrachent ; mais cette description ne convient pas aux habitans de toutes les provinces. D’ailleurs la plupart des grands seigneurs n’ont rien de choquant dans l’air et dans les traits du visage. Une fierté noble qui leur est naturelle, et qu’ils savent soutenir sans affectation, contribue peut-être à les rendre moins difformes. À l’égard des femmes, tous les voyageurs leur attribuent de la beauté. Kœmpfer regarde celles de la province de Fisen comme les plus belles personnes de l’Asie ; mais il les représente fort petites : et l’usage qu’elles ont de se peindre le visage peut faire douter que leurs agrémens soient tout-à-fait naturels.

L’habillement des Japonais est noble et simple. Les grands et tous les nobles, en proportion de leur rang, portent des robes traînantes de ces belles étoffes de soie à fleur d’or et d’argent, qui se font dans l’île de Fatsisio et dans celle de Kamakura. De petites écharpes qu’ils ont au cou leur font une espèce de cravate. Une autre plus large leur sert de ceinture sur la tunique de dessous, qui est aussi d’une étoffe très-riche. Leurs manches sont larges et pendantes ; mais les ornemens dont ils paraissent le plus curieux sont le sabre et le poignard, qu’ils passent dans leur ceinture, et dont la poignée, et souvent même le fourreau, sont