Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/197

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et ceux qui étaient dispersés dans le pays furent sommés d’en sortir. On n’obéit pas d’abord exactement à ces rigoureuses lois. Les Portugais et les Castillans continuèrent d’amener secrètement de nouvelles recrues de missionnaires. »

Quelques religieux de saint François, envoyés par le gouverneur de Manille avec la qualité d’ambassadeurs à la cour du Japon, prêchèrent publiquement dans les rues de Méaco, et firent bâtir une église malgré les ordres de l’empereur, qui venaient d’être publiés, et contre les avis et les pressantes sollicitations des jésuites. Un mépris si manifeste de l’autorité impériale porta un coup irréparable au christianisme. Un cruel massacre de plusieurs milliers de chrétiens finit par l’extirpation totale de la foi chrétienne, et par le bannissement perpétuel des Portugais.

Cependant les empereurs ne voulaient pas se priver des marchandises et des raretés étrangères qu’on apportait dans leurs états. Si l’on fit périr presque tous les religieux portugais et castillans, les séculiers et les marchands furent épargnés, dans la vue de continuer avec eux les traités de commerce qui n’avaient rien de commun avec l’affaire de la religion. En 1635, on jeta les fondemens du comptoir de Desima, que les Hollandais possèdent à présent dans le havre de Nangasaki, et cette demeuré fut assignée aux Portugais ; mais peu de temps après une conspiration contre la personne de l’em-