Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/218

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a fini, un autre prend sa place : lorsqu’ils ont tous passé par une si dangereuse épreuve, ils sont conduits dans un temple de Xaca, où la statue de ce dieu est en or massif et d’une grandeur extraordinaire, environnée de plusieurs petites idoles, dont le nombre augmente chaque année. Ils y rendent leurs adorations à Xaca ; ensuite ils emploient vingt-cinq jours à faire diverses stations autour des montagnes. De là, prenant congé de leurs directeurs, auxquels chacun donne la valeur de quatre écus, ils se rendent ensemble dans un autre temple, qui est le terme de leurs dévotions. Ils n’en sortent que pour faire éclater leur joie par une fête commune, et chacun prend alors le chemin qui lui convient pour se retirer.

Dans le cours de la seconde lune, on célèbre une fête plus sanglante que religieuse. Des cavaliers bien montés et bien armés se rendent sur une espèce d’esplanade ; chacun porte sur son dos la figure du dieu dont il suit la secte : en arrivant, ils forment divers escadrons ; c’est le prélude d’un combat qui commence à coups de pierres, mais dans lequel on emploie bientôt les flèches, les lances et le sabre ; on se traite alors avec toute la fureur de la haine ; aussi n’est-ce que le rendez-vous de tous ceux qui ont quelque querelle à vider. Chacun se venge sous le masque de la religion et sous les auspices des dieux. Le champ de bataille demeure couvert de morts et de blessés, sans que la justice ait droit de rechercher les motifs de cette violence.