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CHAPITRE III.

Histoire naturelle du Japon.

Les Japonais vantent beaucoup leur climat ; il doit être effectivement fort sain, puisqu’on y vit très-long-temps, que les femmes y sont très-fécondes, et qu’on y est sujet à peu de maladies : le temps néanmoins y est fort inconstant ; l’hiver, l’air y est chargé de neige, et les gelées sont fortes ; en été, surtout dans les jours caniculaires, les chaleurs sont insupportables : les pluies sont fréquentes pendant toute l’année ; mais les plus abondantes tombent aux mois de juin et de juillet, que cette raison a fait nommer sarsuki, ou les mois d’eau. Cependant la saison des pluies n’a pas au Japon cette régularité qu’on observe dans les contrées plus chaudes des Indes orientales : le tonnerre et les éclairs y sont très-fréquens.

L’agitation continuelle de la mer qui environne ces îles, jointe au grand nombre d’écueils dont elle est parsemée, en rend la navigation fort dangereuse. On ne voit nulle part tant de ces trombes ou de ces colonnes d’eau dont nous avons parlé plus d’une fois : les Japonais les prennent pour des dragons d’eau qui ont une longue queue ; aussi les nomment-ils, dans leur langue, tatsmakis, c’est-à-dire dragons