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sova ou saouas, dont la couleur tire sur le noir, et qui est un mélange de cuivre et d’or. Il n’est pas particulier au Japon, mais on l’y travaille avec un art dont on n’approche point dans les autres contrées de l’Asie ; et lorsqu’il est employé, il ne cède en rien à l’or pour l’éclat et la couleur.

Mais le cuivre est le plus commun des métaux de ces îles, et suffirait seul pour les enrichir. On le tire principalement des provinces de Surunga, d’Alsango et de Kijnokuni. Le plus fin et le plus malléable est celui de Kijnokuni. Celui d’Alsango est si grossier, que, pour l’employer facilement, il faut sur soixante-dix catis, en mêler trente. Celui de Sururiga est non-seulement très-fin et sans défauts, mais il est chargé de beaucoup d’or, et les Japonais séparent mieux ces métaux qu’ils ne faisaient autrefois : les raffineurs de la côte de Coromandel y trouvent moins leur compte. Le laiton est assez rare au Japon, et beaucoup plus cher que le cuivre, parce qu’il ne s’y trouve pas de calamine , et qu’il faut en faire venir du Tonquin, en gâteaux plats qui se vendent fort cher. La province de Bungo produit un peu d’étain si blanc et si fin, qu’il n’est guère inférieur à l’argent ; mais les Japonais n’en font presque aucun usage.

On ne trouve de fer que sur les confins des trois provinces de Nincasaka, de Bitsiu et de Fisen ; mais on l’y trouve en grande abondance. Il est affiné dans les mêmes lieux, et