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ne l’est pas moins que celle qui porte le nom du Japon se fabrique dans le Fisen, la plus grande des neuf provinces de Sikokf ou du Ximo. La matière est une argile blanchâtre qui se tire en abondance des montagnes voisines d’Urisijno, de Suvota, et de quelques autres endroits de la même province. Quoique cette argile soit naturellement fort nette, elle demande encore d’être pétrie et bien lavée pour devenir transparente ; et ce travail est si pénible, qu’il fait dire, comme un proverbe, que les os humains sont un des ingrédiens dont la porcelaine est composée. On n’a pas d’autres lumières sur la fabrique de cette précieuse vaisselle. Personne n’ignore que l’ancienne porcelaine du Japon est plus estimée que celle de la Chine, et qu’elle paraît mériter cette préférence, surtout par le blanc de lait qui la distingue. Celle d’aujourd’hui n’est pas de la même beauté ; ce qui fait juger que le secret de la préparation s’est perdu. Celle de Saxe approche beaucoup plus de l’ancienne, et celle de Chantilly encore plus : l’une et l’autre la surpassent même par le dessin et par la finesse des traits.

Parmi les végétaux qui sont le plus en usage au Japon, Kœmpfer donne le premier rang au mûrier. Quoique son fruit, noir ou blanc, soit insipide dans ces îles, ce défaut est bien compensé par l’avantage qu’on y tire de ses feuilles pour la nourriture des vers à soie. Il croît dans la plus grande partie du Japon, surtout dans