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prend environ quatorze jours. Le chemin d’Osaka à Iedo est nommé Thokaido, c’est-à-dire le chemin de la mer ou de la côte. Les Hollandais séjournent vingt jours à Iedo ; et, revenant à Nangasaki, ils emploient à tout le voyage environ trois mois. Il est au moins de trois cent vingt-trois lieues japonaises : cinquante-trois et demie de Nangasaki à Kokura ; cent trente-six de Kokura à Osaka ; et cent trente-trois d’Osaka à Iedo, qui reviennent à deux cents milles d’Allemagne. Dans cette route, on traverse ou l’on voit à quelque distance, trente-trois grandes villes et cinquante-sept petites, outre un nombre infini de villages et de hameaux.

Kœmpfer vit avec étonnement les femmes de la province de Fisen : elles sont de si petite taille, qu’on les prendrait toutes pour de très-jeunes filles ; mais elles sont bien proportionnées, et la plupart fort jolies. Elles se peignent le visage, ce qui achève d’en faire comme autant de poupées ; et lorsqu’elles sont mariées, elles s’arrachent les sourcils.

Dans les montagnes, qu’on ne traverse point aisément à cheval, les Hollandais étaient portés dans des cangos, voiture de la forme d’un petit panier carré, ouvert de tous côtés, et simplement couvert d’un petit toit, soutenu d’un bâton, et fort incommode aux voyageurs. En gravissant la montagne de Fiamitz, on rencontre un petit village sans nom, dont tous les habitans étaient descendus d’un même