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tent l’entrée des Espagnols dans la capitale du Mexique au huitième jour de novembre 1519.

Ils font une brillante description du logement qu’on avait préparé pour Cortez ; c’était un des édifices qu’Axayaca, père de l’empereur, avait fait bâtir : il égalait en grandeur le premier des palais impériaux. On l’aurait pris pour une forteresse par la force et l’épaisseur de ses murs, qui étaient flanqués par intervalles de tours et de parapets. Toute l’armée trouva facilement à s’y loger, et le premier soin du général fut d’en reconnaître lui-même toutes les parties, pour y placer des corps de garde, et pour y poster son artillerie. Quelques salles destinées aux officiers étaient tendues de tapisseries de coton, principale étoffe du pays, mais d’un prix fort différent, suivant la variété des couleurs et la délicatesse du travail. Les chaises étaient de bois et d’une seule pièce, variées néanmoins par l’industrie des ouvriers. Les lits n’étaient composés que d’une natte étendue et d’une autre roulée, qui en faisait le chevet ; mais ils étaient environnés fort proprement de courtines, suspendues en forme de pavillon. Dans un pays où l’on ne connaissait point encore les recherches de la volupté, les princes mêmes n’avaient point de lits plus délicats.

Le soir du même jour, Montézuma, suivi du même cortége, se rendit au quartier des Espagnols, et fit avertir Cortez, qui alla le recevoir dans la première cour, d’où il le conduisit jusqu’à son appartement. L’empereur