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tempéré dans les plaines, une vive chaleur dans les ravines et les vallons ; enfin, suivant la profondeur ou l’élévation du terrain, cette variété qu’il est impossible de représenter entre les deux extrémités du froid et du chaud.

Le climat de la ville même est tel, que les chaleurs ni le froid n’y sont jamais incommodes, quoique les neiges, les glaces et les volcans en soient si proches. Les matinées sont fraîches, le reste du jour est tempéré, et les nuits ne sont ni fraîches ni chaudes ; elles sont agréables. De là vient qu’il y a peu d’uniformité dans les vêtemens. On voit porter indifféremment des étoffes légères et du drap, sans craindre aucune incommodité du froid ou de la chaleur.

Il règne continuellement à Quito des vents modérés ; les plus ordinaires sont ceux du sud et du nord. Comme ils sont constans, de quelque côté qu’ils soufflent, ils ne cessent pas de rafraîchir la terre en arrêtant l’impression excessive du soleil.

Si ces avantages n’étaient pas balancés par divers inconvéniens, il n’y aurait pas de meilleur ni de plus agréable pays dans l’univers. Mais les pluies y sont terribles et presque continuelles ; elles sont accompagnées d’éclairs, de tonnerre, et souvent d’affreux tremblemens de terre qui semblent menacer la nature de sa ruine. Après la plus belle matinée, qui dure ordinairement jusqu’à une ou deux heures après midi, les vapeurs commencent à s’élever ;