Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 15.djvu/223

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mac ; mais ils n’attaquent point un homme, s’il évite de les toucher.

Les deux académiciens visitèrent Charapoto, Puerto-Véjo, et parcoururent la côte, depuis le cap San-Lorenzo jusqu’au cap Passado et Rio Jama. Pendant leur séjour à Puerto-Véjo, La Condamine guérit, avec du quinquina qu’il avait apporté de France, une créole que la fièvre tourmentait depuis un an, et qui n’avait jamais entendu parler d’un fébrifuge qui croît dans sa patrie.

La santé de Bouguer, qui commençait à se déranger, l’ayant obligé, le 23 avril, de prendre sa route vers le sud, pour aller rejoindre Godin et les officiers espagnols à Guayaquil, La Condamine se vit seul, et c’est dans son propre récit qu’on va représenter la route qu’il prit pour Quito.

« Les instruments, dit-il, furent partagés entre M. Bouguer et moi. Je lui remis mon petit quart de cercle d’un pied de rayon, et je me chargeai du grand. Nous avions commencé ensemble la carte du pays : je la continuai seul, et, n’ayant pu trouver de guide pour pénétrer à Quito en droite ligne au travers des bois, où l’ancien chemin était effacé, je côtoyai les terres en pirogue l’espace de plus de cinquante lieues vers le nord. Je déterminai, par observations à terre, la latitude du cap San-Francisco, celle de Tacamos, et des autres points les plus remarquables. Je remontai ensuite une rivière très-rapide, à laquelle une mine d’émeraudes,