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gnes ; mais on avait appris par l’expérience que, dans la province de Quito, les beaux jours étaient seulement plus rares pendant la saison qu’on y nomme l’hiver, depuis novembre jusqu’en mai, et que, dans le reste de l’année, qu’on appelle l’été, il ne laissait pas de pleuvoir quelquefois plusieurs jours de suite. Lorsqu’on s’en fut aperçu, toutes les saisons furent égales, et la diversité des temps n’interrompit plus le cours des opérations.

On avait été retenu, tout le mois de janvier et la moitié de février, aux premiers des signaux des environs de la base, et à ceux de Pambamarca, de Tanlagoa et de Changailli. Le Cotopaxi et le Coraçon devinrent ensuite le champ des opérations : mêmes embarras et mêmes souffrances : le 9 août, Bouguer et La Condamine, toujours accompagnés d’Ulloa, achevèrent de prendre leurs angles au Coraçon, après avoir passé vingt-huit jours sur cette montagne. Dans le reste du mois, ils finirent ceux du Papaourcou, du Pouca-Ouaïcou et du Milin. Le 16, les deux académiciens français, étant partis seuls de la ferme d’Illitiou, après avoir fait prendre le devant à tout leur bagage, jugèrent que le porteur de la tente sous laquelle ils devaient camper ne pouvait arriver au signal avant la nuit ; ils cherchèrent vainement une grotte. La nuit les surprit en plein champ, au pied de la montagne, et dans une lande très-froide, où la nécessité les contraignit d’attendre le jour ; leurs selles leur