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vrage, sauf à le revêtir extérieurement de briques.

La Condamine fit marché pour les pierres. Elles ne pouvaient être transportées qu’à dos de mulet, seule voiture que le pays permette ; et cette seule opération demandait plusieurs mois de travail. Il donna les ordres nécessaires pour faire mouler et cuire les briques sur le lieu même. Quoique les bâtimens ordinaires, dans l’Amérique espagnole, ne soient composés que de grosses masses de terre pétrie et séchée au soleil, on ne laisse pas d’y faire aussi des briques à la manière de l’Europe : le seul changement fut d’en faire le moule d’une plus grande proportion, afin que, ne pouvant servir à toute autre fabrique, on ne fût pas tenté de dégrader ce monument pour les prendre. La chaux fut apportée de Cayambé, à dix lieues de Quito, vers l’orient, comme la meilleure du pays.

L’aveu du souverain, ou de ceux qui le représentent, étant nécessaire pour ériger un monument public dans une terre étrangère, La Condamine jugea qu’il était temps de régler avec ses associés les termes de l’inscription pour la communiquer à l’audience royale de Quito, qui rend ses arrêts au nom de sa majesté catholique comme toutes les cours souveraines d’Espagne. Il la mit au net, de concert avec Bouguer, et obtint de l’audience royale la permission de la placer.

Les fondemens des pyramides étaient posés :