Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/122

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jour qu’elle a fait dans la partie. Si par malheur elle crève, l’attention doit redoubler pour en arracher toutes les racines, et surtout pour ne pas laisser la principale chique : elle recommencerait à pondre avant que la plaie fût fermée ; et, s’enfonçant beaucoup plus dans la chair, elle donnerait encore plus d’embarras à l’en tirer. On met dans le trou un peu de cendre chaude et de tabac mâché.

Quoique l’insecte ne se fasse pas sentir dans le temps qu’il s’insinue, dès le lendemain il cause une démangeaison ardente et fort douloureuse, surtout dans quelques parties, telles que le dessous des ongles : la douleur est moins vive à la plante du pied, où la peau est plus épaisse.

On observe que la chique fait une guerre opiniâtre à quelques animaux, surtout au cerdo, qu’elle dévore par degrés, et dont les pieds de devant et de derrière se trouvent tout percés de trous après sa mort.

La petitesse de cet insecte n’empêche point qu’on n’en distingue deux espèces : l’une venimeuse, et l’autre qui ne l’est pas. Celle-ci ressemble aux puces par la couleur, et rend blanche la membrane où elle dépose ses œufs ; l’autre espèce est jaunâtre, et son nid couleur de cendre. Un de ses effets, quand elle serait logée à l’extrémité des orteils, est de causer une inflammation fort ardente aux glandes des aines, accompagnée de douleurs aiguës qui ne unissent qu’après l’extirpation des œufs. Ulloa,