Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/171

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plus forte défense consisté dans la valeur de ses habitans.

L’Hôtel-Dieu est servi par des religieuses, dont les premières ont été tirées de celui de la Flèche en Anjou. Leur église et leur salle des malades sont deux fort beaux bâtimens ; mais elles n’en sont pas moins pauvres, et les revenus de leur fondation ne sont pas proportionnés à leurs services. L’hôpital général doit son établissement à un particulier nommé Charon, qui employa tout son bien à former une société d’hommes charitables, dans la double vue de prendre soin des malades, et d’instruire les jeunes gens de la campagne. Son projet fut rempli en 1719 ; mais il n’y a pas survécu assez long-temps pour l’achever.

Entre l’île de Mont-Réal et la terre-ferme, vers le nord, on trouve une autre île d’environ huit lieues de long, et de deux dans sa plus grande largeur. Elle fut d’abord nommée l’île de Montmagny, du nom d’un gouverneur du Canada qui la possédait ; ensuite elle fut donnée aux jésuites, qui l’appelèrent île de Jésus. On n’explique point comment elle est passée entre les mains des sulpiciens, qui ont entrepris de la peupler, et qui lui ont conservé son dernier nom. Le canal qui sépare les deux îles est nommé la rivière des Prairies, parce que des deux côtés il en arrose de fort belles. Son cours est embarrassé vers le milieu par un rapide qu’on appelle le Saut du Récollet, depuis qu’un religieux de cet ordre s’y est