Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/173

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jourd’hui dans une situation charmante. Le fleuve y est fort large, et couvert d’îles ; celle de Mont-Réal est en perspective d’un côté ; et de l’autre, la vue n’est pas bornée vers le lac Saint-Louis, qui commence un peu plus haut. L’église de ce village et la maison des missionnaires sont deux des plus beaux édifices du pays. Le second se nomme la Montagne, parce qu’il a subsisté long-temps sur la double montagne d’où l’île de Mont-Réal tire son nom. À présent il est en terre ferme, vis-à-vis de l’extrémité occidentale de cette île ; et ce sont des sulpiciens qui l’ont gouvernée tant que les Français ont été les maîtres du Canada.

Le fort de Chambly a toujours passé pour un poste de la dernière importance. Dans l’origine de la colonie française, les Iroquois descendaient jusqu’au centre des habitations, par une rivière qui se décharge dans le fleuve Saint-Laurent, un peu au-dessus du lac Saint-Pierre, et que cette raison fit nommer alors la rivière des Iroquois. Depuis on l’a nommée rivière de Richelieu, à cause d’un fort de ce nom qu’on avait construit à son embouchure ; ensuite, ce fort ayant été ruiné, un officier nommé Sorel en fit construire un autre, auquel on donna son nom, qui s’est communiqué à la rivière : elle le conserve encore, quoique le fort ne subsiste plus. De là, remontant la rivière l’espace d’environ dix-sept lieues, toujours au sud, mais prenant un peu au sud-ouest, on trouve un rapide, et, vis-à-vis, une