Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 19.djvu/169

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de la rivière est douce au port de l’Aréna, à vingt lieues de l’embouchure ou de l’entrée de la rivière de los Reyes. Cette rivière abonde comme le lac en saumons, en truites saumonées, en brochets, en mulets, et deux autres espèces d’excellens poissons qui lui sont particulières. L’amiral assure que les mulets de la rivière de los Reyes et du lac Bello sont plus délicats que dans aucun autre lieu du monde.

Le 1er. juillet, l’amiral ayant laisse le reste de ses vaisseaux dans un très-bon port du lac Bello, sous une belle île, vis-à-vis de la ville de Conasset, entra dans la rivière de Parmentiers, à laquelle il donna ce nom, pour faire honneur à l’un de ses compagnons de voyage qui fit une exacte description de tout ce qui se présenta dans cette rivière et aux environs. « Nous passâmes, reprend-il ici, huit cataractes qui avaient en tout trente-deux pieds de hauteur perpendiculaire depuis le lac. Cette rivière coule dans un grand lac, que j’ai nommé le lac de Fonte, où nous arrivâmes le 6 juillet, et qui a cent soixante lieues de long sur soixante de largeur. Sa longueur s’étend de l’est-nord-est à l’ouest-sud-ouest. Il a vingt et trente, et même en quelques endroits, soixante brasses de profondeur. Il abonde en morues des meilleures espèces, larges et fort grasses. On y voit plusieurs grandes îles, et dix petites, remplies d’arbrisseaux, et couvertes d’une mousse qui croît jusqu’à six ou sept pieds de