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qu’il prit mal à propos pour la partie la plus occidentale de la Nouvelle-Zemble. Exposons d’après lui-même les raisons qui lui avaient fait renaître l’espoir de découvrir un passage par cette route.

« La première, dit-il, était fondée sur le sentiment de Barentz. Cet habile Hollandais avait cru, comme on l’a rapporté, que, la distance entre la Nouvelle-Zemble et le Groënland n’étant que de deux cents lieues, il devait trouver une mer ouverte et libre de glaces, et par conséquent un passage, si du cap Nord il tenait la route au nord-est entre ces deux terres. Il était mort dans cette opinion, persuadé qu’à vingt lieues de la côte il n’y avait plus de glaces, et qu’ensuite on ne devait être arrêté par aucun obstacle. Il n’avait attribué le mauvais succès de ses entreprises qu’au malheur qu’il avait eu de suivre de trop près la côte de la Nouvelle-Zemble ; et s’il eût vécu, sa résolution était de recommencer le même voyage pour suivre ses nouvelles vues.

» Ma seconde raison, continue Wood, était une lettre écrite de Hollande, et publiée dans les Transactions philosophiques, où l’on assure que le czar Pierre ayant fait reconnaître la Nouvelle-Zemble, on s’était assuré que cette terre n’est point une île ; qu’elle faisait partie du continent de la Tartarie, et qu’au nord il y a une mer libre et ouverte. Ma troisième raison était tirée du journal d’un voyage de Batavia au Japon, publiée en Hollande. Le vais-