Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 19.djvu/188

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tale de l’Asie avec la précision que pouvait comporter la nature de ces observations, faites par des gens de mer avec leurs propres instrumens ; mais ces premières déterminations ont été confirmées par des observations fort exactes des satellites de Jupiter, qui furent faites ensuite dans le voisinage par mon frère et par des Russes exercés, qui étaient munis d’instrumens convenables.

» Après avoir acquis ces premières connaissances sur la longitude du Kamtchatka avec la carte et le journal du capitaine Beering, je m’en servis pour dresser une carte qui représentait l’extrémité orientale de l’Asie avec la côte opposée de l’Amérique septentrionale, afin de faire voir d’un coup d’œil ce qui restait encore à découvrir entre ces deux grandes parties du monde. J’eus l’honneur, en 1731, de présenter cette carte à l’impératrice Anne et au sénat dirigeant, pour exciter les Russes à la recherche de ce qui restait à découvrir ; ce qui eut son effet. L’impératrice ordonna que l’on fit un second voyage, suivant le mémoire que j’en avais dressé. J’indiquais dans ce mémoire trois différentes routes à suivre par mer pour découvrir ce qui restait d’inconnu. L’une devait se faire au midi du Kamtchatka, en allant droit au Japon ; mais on ne pouvait la suivre sans traverser la terre d’Ieso, ou plutôt les passages qui la séparent de l’île des États et de la terre de la Compagnie, découvertes par les Hollandais il y a plus d’un siècle.