Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 19.djvu/324

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Au-dessous de l’épiderme mince décrit plus haut il se trouve une peau plus épaisse, qui couvre la graisse, et qui est proportionnée à la grosseur de la baleine. Son épaisseur ordinaire est d’un pouce : elle est de la même couleur que la première, c’est-à-dire, noire, blanche ou jaune, si la première l’est. Quelque épaisse qu’elle puisse être, elle a si peu de raideur et de dureté, qu’on croirait pouvoir l’apprêter comme le cuir ; mais elle se sèche et se rompt ensuite aisément. À l’égard des intestins, ce que j’en puis dire, ajoute Martens, c’est qu’ils sont couleur de chair, remplis de vent et d’une fiente jaune. On croit que la baleine se nourrit de petits limas de mer ; mais Martens ne peut se persuader que ces insectes soient capables de lui donner tant de graisse. Il condamne encore plus ceux qui ne la font vivre que de vent ; et la fiente jaune qui se trouve dans ses intestins lui paraît une objection sans réplique. D’ailleurs un pêcheur célèbre l’assura qu’il en avait pris une aux environs de Hitland, dans laquelle on avait trouvé près d’un baril de harengs. Les baleines étant plus petites dans cette mer que celles du Spitzberg, leur pêche est beaucoup plus dangereuse : elles sont si légères et si vives, que, ne faisant que bondir dans l’eau, et tenant presque toujours la queue au-dessus, on n’ose s’en approcher pour leur lancer le harpon.

Cependant le courage de cet animal marin ne répond point à sa force ni à sa grosseur. Dès