Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 19.djvu/336

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clarifier encore plus. Enfin elle passe dans un quatrième vaisseau, d’où elle est tirée pour remplir les barils qui servent à la conserver. Ceux qui ne la veulent pas si pure n’emploient que deux cuves. Le baril, qu’on nomme en Allemagne karder ou vierterel, contient deux cent soixante-douze pintes de France ; mais le baril du commerce n’est que de cent trente-six pintes. Quelquefois on fait aussi bouillir le marc, dont on tire une huile brune, mais si peu estimée, qu’elle n’en vaut pas les frais.

Le finnfisch, ou le gibbar, est aussi un animal très-commun dans la mer du Spitzberg. Il est de la longueur d’une baleine, mais il n’a que le tiers ou le quart de sa grosseur. On le reconnaît à ses nageoires, qui sont sur le dos, près de la queue, et par la force avec laquelle il souffle et recette l’eau. Ses évents sont fendus en long, et l’animal en rejette l’eau avec plus de violence que la baleine. D’ailleurs son dos n’est pas si courbé que celui de la baleine ; la bosse du dessus de la tête est moins élevée ; les barbes de ses fanons sont brunes et attachées à la mâchoire supérieure comme dans la baleine. Le corps du gibbar est allongé, de couleur noire, mais d’une teinte moins intense que celle de la baleine ; il est beaucoup moins gras ; ce qui dégoûte d’autant plus d’en prendre que le profit dédommage peu du danger ; car, se remuant avec plus de vitesse que la baleine, et agitant sa queue et ses nageoires avec plus de violence, il effraie les pêcheurs