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le sud, et pour n’avoir plus rien à craindre des glaces. Barentz fut encore nommé chef et pilote du plus grand des vaisseaux d’Amsterdam ; mais on lui donna pour conseil et pour commis Jacques Heemskerck, le même qui s’acquit tant de réputation, en 1607, dans un combat entre les Espagnols et les Hollandais, sous le canon de la forteresse de Gibraltar. Gérard de Veer s’embarqua aussi sur le même vaisseau, et c’est à lui qu’on doit le journal de ce voyage.

Cette belle escadre partit du Texel le 2 juillet 1595 ; et le 14 elle eut la vue des côtes de Norwége. Il ne lui arriva rien de remarquable jusqu’au 14 août, qu’ayant pris hauteur, elle se trouva par le 70° 47′. Le 18, on reconnut deux îles, auxquelles on donna les noms du Prince Maurice de Nassau et du comte Frédéric son frère. Le même jour, à six heures du soir, on découvrit le détroit de Nassau.

Depuis le 70e. degré jusqu’au détroit, on ne cessa point d’avancer au travers des glaces ; mais le canal qui sépare le cap des Idoles et la terre des Samoïèdes s’en trouva si rempli, qu’il parut impossible d’y pénétrer. On prit le parti d’entrer dans une baie, qui fut nommée Traaus bay (baie de l’huile de baleine). Le 21, Barentz fit descendre cinquante hommes pour reconnaître les terres. À peine eurent-ils fait deux lieues, qu’ils trouvèrent plusieurs traîneaux chargés de fourrures, d’huile de baleine, et d’autres marchandises de même nature. Ils