Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/250

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pour un objet ou pour un autre, les naturels se rendent souvent à ces a-fiatoucas : quoique le grand espace qui est devant ces édifices fût tapissé d’un gazon, l’herbe y était très-courte. Il ne paraissait pas qu’on l’eût coupée ; mais il me sembla qu’en s’y asseyant, ou qu’en la foulant, on l’avait empêchée de croître.

» Il ne serait pas raisonnable de supposer que, dans un intervalle de quatre ou cinq jours, nous eussions acquis des connaissances bien exactes de leur police civile et religieuse, surtout si l’on veut se ressouvenir que nous entendions très-peu leur langage : les deux insulaires qui étaient sur notre vaisseau n’y purent d’abord rien entendre ; mais, en devenant plus familiers avec ce peuple, ils trouvèrent que sa langue est, à très-peu de chose près, la même que celle de Taïti et des îles de la Société. Les dialectes n’en sont pas plus différens que ceux des provinces septentrionales et méridionales de l’Angleterre.

» Le 7 octobre 1773, nous dîmes adieu aux îles de la zone torride, et nous fîmes route une seconde fois vers la Nouvelle-Zélande. Quatre mois s’étaient écoulés depuis notre départ de cette île ; et dans cet intervalle nous avions traversé le grand Océan par des latitudes moyennes, au milieu de l’hiver : nous avions examiné un espace de plus de 40 degrés en longitude entre les tropiques, et rafraîchi les équipages à Taïti, aux îles de la Société et aux îles des Amis pendant trente-un jours. La saison de