Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/117

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nûmes le nom du capitaine Cook et de plusieurs personnes de l’équipage : il nous parut qu’il était question d’un vol commis par un de leurs compatriotes. Une autre farce représenta l’invasion des insulaires de Bolabola ; ils se battirent les uns les autres à coups de courroie ou de fouet, ce qui produisait un bruit retentissant.

» Cook eut occasion de voir une seconde fois la pièce de l’Enfant vient, et il remarqua qu’au moment où ils reçurent l’homme qui représentait l’enfant, ils comprimèrent et aplatirent son nez. On peut en conclure qu’ils compriment ainsi celui des enfans à l’instant où ils naissent, et voilà peut-être pourquoi ils ont en général le nez plat.

» Le 28, Oréo, qui dîna à bord, but une bouteille de vin sans paraître ivre : il fut très-facétieux, comme à l’ordinaire. Il parla surtout des pays que nous avions visités dernièrement, et dont Oedidi, son compatriote, lui avait fait la description. Après qu’on lui eut résolu différentes questions qu’il proposa, il dit que, quoique nous eussions vu bien des pays, il nous citerait une île que nous ne connaissions pas encore. « Elle ne gît, ajouta-t-il, qu’à quelques jours de chemin ; elle est habitée par des géans monstrueux, aussi hauts que le grand mât, et aussi gros à la ceinture que la tête du cabestan. Ces peuples sont bons ; mais quand ils se fâchent contre quelqu’un, ils le prennent et le jettent dans la mer