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les autres insulaires de cet océan. Leur idiome approchait encore davantage de la langue de Taïti que celui d’Ouaïtiou ou de Mangia. Ainsi que les habitans de ces deux îles, ils demandèrent d’où venaient nos vaisseaux et où ils allaient ; comment s’appelait le commandant, et combien nous avions d’hommes à bord : ils imaginèrent même que mon bâtiment avait un nom particulier, et ils voulurent le savoir. De leur côté, ils répondirent sur-le-champ aux questions que nous leur fîmes. Ils nous dirent qu’ils avaient déjà vu deux grands vaisseaux pareils aux nôtres, mais qu’ils n’avaient point eu d’entrevue avec les équipages, qui passèrent sans s’arrêter. Il paraît hors de doute qu’il s’agissait de la Résolution et de l’Aventure. Nous apprîmes que leur île se nomme Teraouggemaou Atoua, et qu’ils sont sujets de Tirevatoui, roi d’Ouaïtiou. D’après ce qu’ils nous dirent, leur île ne produit ni bananes, ni fruit à pain ; on n’y trouve ni cochons, ni chiens, et les habitans se nourrissent de cocos, de poisson et de tortues. Il y eut un moment où trente de leurs pirogues s’offrirent à nos regards : elles étaient assez grandes et bien faites : l’arrière ressemble un peu à celles d’Ouaïtiou, et l’avant se projette en saillie, à peu près de la même manière ; mais l’extrémité se replie vers le haut, au lieu de se replier vers le bas.

» Le vent était très-faible, et nous n’atteignîmes qu’à une heure la côte nord-ouest de