Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 28.djvu/133

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des habitations ; les autres parties de l’île, surtout vers la mer et aux environs de la lagune, sont couvertes d’arbres et d’arbrisseaux d’une végétation très-vigoureuse. Les environs de la lagune sont garnis d’un grand nombre de palétuviers, et les rivages de la mer d’une quantité considérable de faitanous, arbres dont j’ai déjà parlé. Tous les rochers et toutes les pierres paraissent être de la nature du corail : j’en excepte néanmoins un rocher de vingt ou de trente pieds de hauteur, situé à droite d’une des grèves sablonneuses, qui est d’un calcaire jaunâtre et compacte ; même dans cet endroit, qui est la partie la plus élevée de l’île, on voit que de gros rochers de corail forment la côte.

» Nous nous promenâmes beaucoup dans l’intérieur du pays, et jamais les naturels ne s’y opposèrent. Nous nous amusâmes quelquefois à tirer des canards sauvages, peu différens du millouin, qui sont très-nombreux sur la lagune d’eau salée, et sur l’étang d’eau douce où nous remplîmes nos futailles. Durant ces excursions, nous observâmes souvent que les insulaires avaient abandonné leurs maisons pour se rendre à notre marché ; ils ne semblaient pas craindre qu’en rôdant au milieu de l’île, nous prissions quelque chose qui leur appartînt. Quoique cette circonstance pût nous faire croire que la plupart des naturels se trouvaient quelquefois rassemblés sur la grève, il ne fut pas possible de former une évaluation exacte de leur nombre ; car l’arrivée continuelle d’une