Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 28.djvu/286

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» Les autres ouvrages mécaniques sont surtout des flûtes de roseau composées, des flûtes simples, des armes de guerre, et ces escabelles qui leur tiennent lieu de coussins. Les flûtes composées ont huit, neuf ou dix tuyaux placés parallèlement, mais dans une progression qui n’est pas régulière ; car les plus longs sont quelquefois au milieu ; et il y en a plusieurs de la même longueur. Je n’en ai vu aucun qui donnât plus de six notes ; ils paraissent incapables d’en tirer une musique dont nos oreilles puissent distinguer les divers sons. Les flûtes simples sont des morceaux de bambou fermés aux deux bouts, et percés de six trous, deux desquels sont voisins des extrémités ; en jouant, ils ne font usage que de deux des trous du milieu, et de l’un de ceux de l’extrémité. Ils bouchent la narine gauche avec le pouce de la main gauche ; et avec la narine droite ils soufflent dans le trou de l’extrémité : ils mettent le doigt du milieu de la main gauche sur le premier trou de la gauche, et l’index de la droite sur le trou inférieur de ce côté : ainsi, avec trois notes seulement, ils produisent une musique simple et agréable, qu’ils varient beaucoup plus qu’on ne le croirait, vu l’imperfection de leur instrument. Ils ne paraissent pas goûter notre musique, qui est si compliquée ; ce qui vient peut-être de l’habitude d’entendre la leur, qui est composée de si peu de notes. Au reste, ils trouvent du plaisir à des chants plus grossiers encore que les leurs ; car nous