Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 28.djvu/33

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pas à se reprocher également d’avoir laissé un monument si affreux de leur séjour : cette maladie n’y est aujourd’hui que trop connue ; les insulaires ne semblent pas néanmoins s’en occuper beaucoup : ils disent que ses effets ne sont pas actuellement aussi terribles à beaucoup près qu’ils le furent d’abord : ils font prendre aux malades des bains d’une espèce de vapeur produite par la fumée de quelques plantes qu’ils posent sur des pierres chaudes. Je n’ai pu découvrir s’ils emploient d’autres remèdes.[1]

» Je regrettai de n’avoir pas ouï parler de ce vaisseau tandis que je mouillais dans le port ; O-maï nous aurait procuré des informations plus détaillées et plus exactes, et il aurait interrogé des témoins oculaires. Taoueiharoua ne savait que par ouï-dire ce qu’il nous raconta, et bien des méprises pouvaient s’être glissées dans son histoire. Je suis persuadé néanmoins que, d’après son témoignage, on peut croire qu’un vaisseau avait abordé à Tiraouitté avant mon arrivée sur l’Endeavour ; car on me l’avait déjà assuré autrefois. Sur la fin de l’année 1773, lors de ma seconde relâche à la Nouvelle-Zélande, quelques insulaires à qui je demandai des nouvelles de l’Aventure, qui s’était séparée de nous, m’avertirent qu’un bâtiment avait relâché dans le port de la côte de Tiraouitté : je crus que je comprenais mal, et je ne songeai pas même à vérifier cette assertion.

  1. Il est assez singulier que les Zélandais aient imaginé le même remède que les Russes.