Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 28.djvu/47

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pierre-serpentine, dont les Zélandais font leurs outils et leurs ornemens. Ils estiment beaucoup cette substance, et ils ont sur sa formation des idées superstitieuses qu’il nous fut impossible de comprendre ; ils disent qu’on la trouve dans une grande rivière, ou dans un grand lac situé bien loin dans le sud. Il nous parut, d’après leur témoignage, qu’on l’y rencontre en couches peu épaisses, ou peut-être en morceaux détachés comme nos pierres à fusil. Nous en achetâmes un morceau d’environ 18 pouces de long, d’un pied de large, et de près de deux pouces d’épaisseur ; encore semblait-il être le fragment d’un morceau plus considérable.

» Les naturels sont de la taille ordinaire des Européens, et en général ne sont pas aussi bien faits, surtout vers les extrémités. Cela vient peut-être de ce qu’ils demeurent accroupis trop long-temps, et de ce que la nature montagneuse du pays les empêche de se livrer au genre d’exercice qui contribue à rendre le corps droit et bien proportionné. Cette dernière remarque souffre néanmoins plusieurs exceptions ; quelques-uns sont d’une très-belle taille, et ont des muscles forts ; mais j’en ai vu peu qui eussent de l’embonpoint.

» La couleur de leur peau varie depuis le noir assez foncé jusqu’à une teinte jaunâtre ou olive : leurs traits ne sont pas non plus uniformes, quelques-uns ressemblent à des Européens. Ils ont en général le visage rond, les lèvres pleines et le nez épaté ; mais leurs lèvres ne sont