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ressemblaient si peu à ceux de son pays. D’autres femmes se présentèrent d’une manière plus assurée : il nous parut qu’elles manquaient de réserve ; mais elles ne passèrent pas les bornes de la bienséance. Si l’on en excepte quelques individus dont le visage et d’autres parties du corps présentaient de larges ulcères, suite des blessures qu’ils s’étaient faites, ou qu’ils avaient reçues, les deux sexes ne nous offrirent aucune difformité. Le nombre des vieillards des deux sexes n’était pas proportionné à la foule qui nous environnait. Il est aisé d’expliquer cette disproportion en supposant que les naturels d’un âge avancé n’eurent ni le désir ni la force de traverser une grande partie de l’île pour venir auprès de nous. Il y avait beaucoup d’enfans, et lorsque nous étions cachés par la multitude qui nous entourait, ils montaient sur des arbres ainsi que les hommes, afin de nous mieux voir.

» Le tiers à peu près des hommes avait des massues et des piques : ceux-là venaient vraisemblablement des parties éloignées de l’île ; car la plupart portaient de petits paniers, des nattes, et d’autres choses suspendues à l’extrémité de leurs armes. En général, les massues étaient de six pieds de longueur, d’un bois dur et noir, bien poli dans toutes les parties, en forme de lance à l’une des extrémités, mais beaucoup plus larges, et dont le tranchant était dentelé. Nous en vîmes de plus étroites, de plus courtes et de plus unies ; et nous en aperçûmes de si petites, qu’on pouvait les manier d’une