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patience en Égypte, arrivent plus tôt ou plus tard.

Dans toutes ces contrées, les vents d’hiver soufflent depuis le nord jusqu’à l’ouest, et depuis le nord jusqu’au nord-est. Ils ont été nommés par les Portugais vents généraux ; ce sont les mêmes que les Romains nommaient étésiens, et qui soufflent en été dans l’Italie. Ils poussent avec beaucoup de force les nues vers les grandes montagnes, où, se rassemblant et se trouvant pressées, elles se condensent beaucoup. À l’approche de la pluie, elles paraissent comme perchées au sommet de ces montagnes ; et de là viennent les inondations du Nil, du Sénégal et des autres rivières, qui se déchargent dans les mers orientales et occidentales.

Pendant l’été du pays, qui est l’hiver de Rome, les vents soufflent depuis le sud jusqu’au sud-est. En nettoyant les parties méridionales du ciel, ils poussent la pluie vers les régions du nord. Leur effet le plus salutaire est de répandre la fraîcheur dans toutes ces contrées ; sans quoi il serait impossible de résister à des chaleurs si excessives, que, pendant la nuit même, on est contraint de suspendre au-dessus de soi deux couvertures pour se garantir de l’embrasement de l’air. Les voyageurs remarquent aussi qu’il ne tombe jamais de neige à Congo et dans les pays voisins, et qu’on n’en aperçoit point au sommet des plus hautes montagnes , excepté vers le cap de Bonne-Es-