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Dunquas, les Damaquas, les Gauros ou les Gauriquas, les Houteniquas, les Khamtovères et les Heykoms. Le temps a sans doute apporté de grands changemens dans cette nomenclature.

Toutes les nations des Hottentots sont dans l’usage de passer avec leurs huttes et leurs troupeaux d’un endroit de leur territoire à l’autre, pour la commodité des pâturages. L’herbe y croît fort haute et fort épaisse ; mais, lorsqu’elle commence à vieillir, ils la brûlent jusqu’à la racine, et changent de canton pour y revenir dans un autre temps, qui n’est jamais fort éloigné, car les cendres engraissent beaucoup la terre, et les pluies ne manquent pas pour la rafraîchir. L’usage de brûler les herbes est établi de même entre les Hollandais du cap. Ils creusent un fossé autour de l’espace qu’ils veulent brûler, pour arrêter la communication des flammes.

Les Khirigriquas habitent les bords de la baie de Sainte-Hélène. C’est une nation nombreuse, distinguée particulièrement par la force du corps et par une adresse extraordinaire à lancer la zagaie. La belle rivière de l’Éléphant, qui tire son nom de la multitude de ces animaux qu’on voit sur ses bords, traverse le territoire des Khirigriquas. Il est rempli de montagnes dont le sommet est couvert de beaux pâturages, comme elles le sont presque toutes dans le pays des Hottentots. Les terres l’emportent beaucoup pour la bonté sur celles des Sussaquas et des Odiquas. Les vallées sont ornées