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d’auparavant avec un Nègre qui était mort dans le voyage. Cet Africain avait été bien traité par le chevalier Thomas Smith, gouverneur de la compagnie des Indes orientales ; mais toutes ses caresses, et des armes de cuivre dont on lui avait fait présent ne l’avaient point empêché de soupirer continuellement dans l’impatience de revoir sa patrie. La compagnie ayant consenti à le renvoyer, il ne fut pas plus tôt descendu au rivage qu’il jeta ses habits pour rentrer dans sa condition naturelle. Cependant la reconnaissance le rendit toujours fort officieux pour les vaisseaux anglais qui abordèrent au Cap.

Hottentot paraît être l’ancien nom de tous ces peuples, car ils n’en connaissent point d’autre. Leur origine est fort obscure et fort incertaine. Ils racontent que leurs premiers pères sont entrés dans leur pays par une porte ou par une fenêtre ; que le nom de l’homme était Noh, et celui de la femme Hinhnoh ; qu’ils furent envoyés par Tikquoa, c’est-à-dire par Dieu même, et qu’ils communiquèrent à leurs enfans l’art de nourrir des bestiaux, avec quantité d’autres connaissances. Ces prétendues connaissances sont donc bien diminuées.

Les enfans des Hottentots apportent au monde une couleur d’olive luisante, qui se ternit dans la suite par l’habitude qu’ils ont de se graisser, mais qui ne laisse pas de s’apercevoir, avec quelque soin qu’ils la déguisent. La plus grande partie des hommes