Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 3.djvu/385

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le joueur tient cette plume dans la bouche lorsqu’il manie l’instrument, et les différent tons du gongom viennent des différentes modulations de son souffle. Les Hottentots sont passionnés pour la musique.

Leur manière de danser n’est pas de meilleur goût que leur musique. Les hommes s’accroupissent en cercle, et laissent entre eux quelque distance pour le passage des femmes. Aussitôt que les gongoms commencent à se faire entendre, les femmes battent des doigts sur leurs tambours. Toute l’assemblée chante ho, ho, ho, et frappe des mains. Alors il se présente plusieurs couples pour danser. Mais on n’en laisse entrer que deux à la fois dans le cercle. Ils se placent face à face. En commençant, ils sont éloignés entre eux d’environ dix pas, et cinq ou six minutes se passent avant qu’ils se rencontrent. Quelquefois ils dansent dos à dos ; mais jamais ils ne se prennent par les mains. Chaque danse ne dure guère moins d’une heure.Leur agilité est surprenante, et leurs pas sont nets et dégagés. Pendant ce temps-là toutes les femmes se tiennent debout, les yeux baissés, et chantent ho, ho, ho, en battant des mains. Lorsqu’elles ont besoin d’hommes pour la danse, elles lèvent la tête et secouent les anneaux qu’elles portent aux jambes. Le bruit qu’elles font en frappant du pied ressemble à celui du cheval qui se secoue sous le harnais. Les danseurs fatiguent ordinairement les musiciens, car il faut que chacun danse à son tour.