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poissons qu’ils ont pris, et nagent ainsi avec leur fardeau sur la tête.

Les ouvertures et les propositions de mariage sont faites par le père ou par le plus proche parent de l’homme, qui s’adresse au plus proche parent de la femme. Il est rare que la demande soit refusée, à moins qu’une famille ne soit déjà liée par quelque autre engagement. Si la jeune fille n’a point de goût pour le mari qu’on lui propose, il ne lui reste qu’une ressource pour éviter d’être à lui ; c’est de passer avec lui une nuit entière, qui est employée, suivant Kolbe, à se pincer, à se chatouiller, à se fouetter. Elle devient libre, si elle résiste à cette dangereuse épreuve ; mais si le jeune homme l’emporte, comme il arrive presque toujours, elle est obligée de l’épouser.

Malgré la passion que les Hottentots ont pour la musique et la danse, ils ne les emploient jamais dans leurs fêtes nuptiales. Ils admettent la polygamie ; mais il est rare, même parmi les riches, qu’on leur voie plus de trois femmes. Ils ne permettent ni le mariage, ni la fornication entre les cousins aux premier et second degrés. Ceux qui sont convaincus d’avoir violé cette loi reçoivent une forte bastonnade, sans aucun égard pour le rang et les richesses.

L’adultère est toujours puni de mort ; mais le divorce est permis, lorsque le mari peut le justifier par de bonnes raisons. Une veuve qui se remarie est obligée de se couper la jointure du petit doigt, et de continuer la même opé-