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suivre. On savait que le fétiche national des Yos était la mer même, et que, leurs prêtres leur défendant sous peine de mort d’y jeter les yeux, ils ne s’exposeraient point à vérifier une menace si terrible.

Le jour suivant, Snelgrave et ses compagnons furent avertis de se rendre à l’audience du roi. En arrivant dans la première cour, où ils n’avaient encore vu le roi qu’en public, on les pria de s’arrêter un moment. Ce prince, ayant appris qu’ils lui apportaient des présens, avait désiré de voir ce qu’ils avaient à lui offrir avant qu’ils fussent introduits. Ils n’attendirent pas long-temps. On les conduisit dans une petite cour, au fond de laquelle sa majesté était assise, les jambes croisées, sur un tapis de soie. Sa parure était fort riche ; mais il avait peu de courtisans autour de lui. Il demanda aux blancs, d’un ton fort doux, comment ils se portaient ; et, faisant étendre près de lui deux belles nattes, il leur fit signe de s’asseoir ; ils obéirent, en apprenant de l’interprète que c’était l’usage du pays.

Le roi demanda aussitôt à Snelgrave quel était le commerce qui l’avait amené sur les côtes de Guinée ; et ce capitaine lui ayant répondu qu’il venait pour le commerce des esclaves, et qu’il espérait beaucoup de la protection de sa majesté, il lui promit de le satisfaire, mais après que les droits seraient réglés. La-dessus, il lui dit de s’adresser à Zuinglar, un de ses officiers, qui était présent, et que