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une langue tout-à-fait différente de l’indienne ordinaire, et qui n’est sue que des poundits ou des savans. Elle se nomme sanscrit ou sanskret, qui signifie langue pure ; et croyant que c’est dans cette langue que Dieu, par le ministère de Brahma, leur a communiqué les quatre livres qu’ils appellent Védas, ils lui donnent les qualités de sainte et de divine. Ils prétendent qu’elle est aussi ancienne que ce Brahma, dont ils ne comptent l’âge que par lacks, ou centaines de mille ans. « Je voudrais caution, dit Bernier, de cette étrange antiquité ; mais on ne peut nier qu’elle ne soit très-ancienne, puisque les livres de leur religion, qui l’est sans doute beaucoup, ne sont écrits que dans cette langue, et que de plus elle a ses auteurs de philosophie et de médecine en vers, quelques autres poésies, et quantité d’autres livres, dont une grande salle est toute remplie à Bénarès. »

Les traités de philosophie indienne s’accordent peu sur les premiers principes des choses. Les uns établissent que tout est composé de petits corps indivisibles, moins par leur résistance et leur dureté que par leur petitesse ; d’autres veulent que tout soit composé de matière et de forme ; d’autres, des quatre élémens et du néant, ce qui est inintelligible ; quelques-uns regardent la lumière et les ténèbres comme les premiers principes.

Dans la médecine, ils ont quantité de petits livres qui ne contiennent guère que des mé-