Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 9.djvu/247

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teur ; les femmes surtout, qui sont naturellement curieuses, s’abandonnent follement à ces vaines recherches. Certains empereurs crédules et superstitieux mirent autrefois en honneur cette doctrine impie, et multiplièrent beaucoup le nombre de ses partisans. Quelle philosophie que celle qui ne peut surmonter la crainte de la mort qu’en se repaissant des chimères de la magie, et qui ne peut guérir les passions que par une apathie stupide qu’on doit regarder comme une dégradation réelle dans un animal raisonnable et sensible ! Et l’on compare cette philosophie à celle d’Épicure ! Assurément ses atomes sont d’une mauvaise physique ; mais sa morale est aussi belle que celle de Lao-kiun est absurde.

L’empereur Tsin-chi-hoang-ti, qu’on accuse d’avoir fait brûler une infinité de livres chinois, se laissa persuader par ces imposteurs qu’ils avaient découvert la liqueur de l’immortalité. Vou-ti, sixième empereur de la dynastie des Hao, se livra uniquement à l’étude des livres magiques, sous un chef de cette secte, nommé Li-chao-hiun. Son exemple entraîna quantité de seigneurs dans les mêmes sentimens, et remplit sa cour d’une multitude de faux docteurs. La mort lui ayant enlevé une de ses femmes, dont la perte le rendit inconsolable, un magicien de la secte employa ses enchantemens pour lui faire voir la personne qu’il regrettait. Duhalde paraît persuadé, sur le témoignage des histoires chi-