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164 coURsfnz LITTÉRATURE.

part des dieux au mariage de Romulus et d'Hersilie ; il prétend que les augures leur sont contraires, et menace Romulus de la mort, s’il achève cet hyménée. Le roi de Rome est assez raisonnable pour braver ‘des augures imposteurs ; mais Hersilie l'arrête au premier mot, déclare qu’elle n’exposera point les jours de Romulus, et tout reste suspendu. Il est très vraisemblable que, si la situation que je viens d'exposer, et qui est théâtrale, fit réussir l’ouvrage dans sa nouveauté, l'incident qui la termine si mal en décida la chute à sa reprise. On dut s’apercevoir qu’un tel ressort n'était ni assez préparé, ni assez lié à l’action, ni assez important, " et qu’il ne sert qu’au besoin que l’auteur avait d’un cinquième acte : voici à quoi tient ce ressort. Il y a une conspiration contre le roi de Rome, tramée par un sénateur nommé Proculus, secrètement amoureux d’Hersilie, et qui a’mis le grand-prêtre et plusieurs membres du sénat dans sa confidence et dans ses intérêts. Romulus doit être assassiné au milieu d’un sacrifice, comme Auguste dans Cinna. Ce sacrifice vient d être ordonne pour remercier les dieux d’avoir désarmé les deux nations. C’est donc uniquement pour servir les amours et-‘la jalousie de Proculus que le pontife fait parler les dieux ; car d’ailleurs le complot des conjurés subsiste toujours, et rien n’y est dérangé. Mais si l’on voulait que cette opposition du grand-prêtre eût assez de force et d’importance pour resserrer de nouveau le nœud de l’intrigue, qui vient