FLEURS FANÉES
Comme l’on garde un glorieux trophée, PAUL BERLIER.
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CONTES FANTASTIQUES
LE CONTRE-FA
Soudain la Catalini cesse de chanter, ferme d’un coup sec le piano, et se tournant vers Lovarias : « Vous n’entendez donc pas cette voix ? »
Et la tête inclinée, elle écoute longtemps, dans le brusque silence.
Elle est bien belle ce soir, l’étoile, la diva, la reine ; non pas impérialement belle comme dans Sémiramis, ni espièglement jolie comme dans le Mariage secret ; mais belle d’une étrange beauté douloureuse. Regards aigus, narines dilatées, lèvres tordues, elle émerge tragique des plis cassés de sa robe à traîne, et ses seins, dressés, palpitent.
« Vous avez vos nerfs, mon enfant, » tremble de son timbre usé le vieux Lovarias, Avec une galanterie exquise, une politesse imper-