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CONTES DROLATIQUES

Adalbert se rassura davantage encore, lui qui rôdait toujours autour du château, en voyant passer,
Les Conquistadores.
sous les tilleuls parfumés, Izoline de plus en plus mélancolique et, derrière elle, le baron de plus en plus essoufflé et la suivant à très grand’peine.

— Holà, holà ! ma mie, disait celui-ci, vous courez comme une biche ; attendez un instant ! J’ai une nouvelle à vous annoncer !

Le comte Adalbert, qui décidément n’avait pas sucé l’extrême délicatesse avec le lait maternel, se blottit, ce jour-là, contre la muraille pour écouter ce que le baron allait annoncer à sa jeune épouse.

— Ma mie, reprit le baron en soufflant comme un soufflet de forge, dans quelques heures je vais vous faire voir un héros.


— Ah ! si ces deux vieilles futailles pouvaient éclater à force de boire.

Et comme elle ne répondait pas, ayant sans doute son rêve ailleurs, il continua :

— Oui, madame, et douce amie ; mon vaillant ami, mon ancien frère d’armes, bien qu’ayant vingt ans de moins que moi,