Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/25

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il se soumettoit à tout avec une résignation qu’on ne pouvoit se lasser d’admirer, & je n’étois pas fâché dans le fond de ces ordonnances : il venoit chez lui des femmes charmantes, je les dévorois toutes des yeux : les diamans, le rouge, une gorge ou une jambe tant soit peu découverte, me causoient des tressaillemens indéfinissables, & comme je surprenois quelquefois des regards de mon cher Oncle, tournés sur les mêmes objets, & qui me paroissoient alors très-peu Apostoliques, je me sentois encouragé par un si grand exemple, & disposé à devenir un jour un des plus grands personnages de la sainte Légende.

Parmi les personnes qui venoient le plus souvent chez mon Oncle, la Marquise de B… étoit une de celles que j’avois le plus remarqué, & pour laquelle je me sentois le plus de penchant : ses charmes ne m’avoient point