Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/47

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Marquise à son heure accoutumée, je ne sçai si elle m’appercut, cela ne me parut pas impossible, mais il n’y eut de sa part aucune marque extérieure, qui prouvât qu’elle m’eut remarqué ; je m’écartai pour lui laisser la liberté de continuer, elle étoit accompagnée d’une femme qui portoit les linges nécessaires en pareille occasion, ce tiers me déconcertoit, je ne sçai pourquoi je sentois qu’il étoit de trop : je fis mille fois le tour du Salon sans que mon esprit me suggérât aucun moyen spécieux pour m’introduire ; je ne sçavois enfin à quel parti m’arrêter, lorsque je vis sa femme de chambre sortir & reprendre la route du Château : nous en étions à une distance assez considérable. Qu’on juge de la satisfaction que je ressentis de ce que j’attribuois à un effet du hazard : je pris mon parti tout à coup, & je n’attendois plus que l’instant où la fem-