Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/76

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J’étois un jour retiré fort tranquillement dans ma chambre, j’étudiois, & je réfléchissois sur les moyens les plus efficaces d’abréger un noviciat qui me pesoit étrangement, lorsque le portier du Collége, dont j’achetois les complaisances, vint m’avertir qu’il y avoit à la porte dans un carosse un jeune Abbé, qui demandoit si j’étois visible & seul, & qui témoignoit beaucoup d’empressement de me voir ; j’avois une infinité de connoissances de mon âge, ainsi sans m’arrêter à deviner qui ce pourroit être, je dis simplement au portier de faire monter ; il m’obéit, & quelque temps après, ayant entendu du bruit à ma porte, je m’avançai, & je crus voir entrer un jeune Ecclésiastique d’une figure charmante, dont les traits m’étoient d’abord inconnus, il s’avança vers moi en rougissant ; vous ne me reconnoissez pas, me dit-il d’une voix touchan-