Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/83

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diocrement en peine, mais la Marquise ne fut pas d’une composition si aisée, elle connut bientôt à la tiédeur de mes soins, & à la rareté de mes hommages, que j’aliénois un fond, dont elle s’étoit flattée d’avoir l’entière propriété : trop instruite pour se flatter qu’elle m’arracheroit la vérité, & trop dissimulée pour me faire une scéne, qui n’auroit point abouti à l’éclaircir, elle se borna à faire épier soigneusement mes démarches : bientôt sans le sçavoir je fus éclairé de près, & elle ne tarda pas à apprendre qu’un jeune Abbé me rendoit de très longues & très fréquentes visites ; elle sçut avec la même promptitude qui il étoit, & la trahison qu’elle soupçonnoit. J’ignore encore par quel moyen elle put se procurer des lumiéres si subites & si certaines, quoiqu’il en soit sa vengeance fut aussi prompts que les éclaircissemens, la malheureuse Clai-