Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/99

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un ouvrier au Village le plus prochain qui étoit à près d’une lieue, j’ajoutai que la nuit étant prête à tomber, il ne convenoit pas qu’elle restât exposée à mille inconveniens fâcheux sur un grand chemin, & je m’offris de la mener à sa Terre avec ma voiture, & de laisser ses gens avec la sienne, jusqu’à ce qu’elle fût en état de marcher : elle fit quelques difficultés à travers lesquelles j’entrevoyois qu’elle n’auroit point été fâchée d’être pressée, j’insistai, & enfin elle accepta, avec une apparence de confusion ; je lui offris la main, & après avoir donné des ordres à ses gens, nous montâmes dans ma voiture, & nous prîmes le chemin de sa Terre.

À peine fûmes nous seuls, que la connoissant trop bien de réputation, pour prendre les choses de trop loin avec elle, je lui fis une histoire, qui, quoique vieille & usée, me parut en-