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DE LA VERTU DES PAY. II. PART.

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D’ARISTOTE


ET DE LA


SECTE PERIPATETIQUE.



Comme Platon a eu ſes admitateurs qui lui ont donné le ſurnom de Divin, Ariſtote a reçû des ſiens les glorieux titres de Génie de la Nature, & de fidele interprète de tous ſes ouvrages. L’un ne ſauroit en cela prétendre aucun avantage ſur l’autre, & ſi l’on peut dire, que les Académiciens, non plus— que les Péripatéticiens, n’ont rien fait en parlant ainſi de leurs Chefs, que toutes les autres familles Philoſophiques n’aient pratiqué, lorſqu’elles ont employé le nom de leurs Fondateurs. Mais il ſemble qu’Ariſtote ſe pourroit glorifier d’avoir encore aujourd’hui ſes Sectateurs, & de regner preſque auſſi puiſſamment dans toutes les Ecoles, qu’il fit jamais dans le Lycée ; ce que pas un des autres ne ſauroit prétendre. Car encore que la plupart des Peres, qui avoient plus d’inclination pour Platon que pour lui, aient fait de grandes invectives contre ſa doctrine, juſ-