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Page:La Nature, 1879, S1.djvu/380

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ments exactement correspondants à ceux qui constituent un Volvox, une Stephanosphœra ou une Magosphœra. Il y a pourtant entre ces deux ordres de colonies une différence importante : dans celles de la première espèce, chacun des individus composants conserve, nous l’avons vu, d’une façon complète sa personnalité ; il ne contracte avec ses voisins qu’une union en quelque sorte mécanique, il en est tout à fait indépendant au point de vue physiologique. Personne certainement n’aura l’idée de considérer ces colonies comme ayant une individualité propre ; il en est tout autrement des Volvox et des organismes voisins ou des Magosphœra. Là l’individu paraît être l’assemblage de cellules ciliées ou flagellées que nous avons décrites plus haut : les cellules composantes ne sont que des individualités secondaires, subordonnées, concourant ensemble au maintien de l’individualité plus élevée dont elles font partie. Toutes ces cellules sont d’ailleurs exactement semblables entres elles, jouent exactement le même rôle, se comportent exactement de la même façon. Toutes portent en elles-mêmes comme l’effigie de l’individu complexe dont elles font partie ; toutes sont également aptes à le reproduire avec les particularités qu’il présente, et, dans ce groupe, la reproduction consiste essentiellement, en effet, en ce que chacune des cellules composant un individu, s’isole et se partage ensuite de manière à reconstituer un organisme semblable à celui dont elle s’est détachée.

Fig. 3. — INFUSOIRES FLAGELLIFÈRES. — 1. Rhipidodendron splendidum, Stein, — 2. Cephalothamnium Cyclopum, Stein. — 3. Anthophysa vegetans, Stein.


Fig. 4. — INFUSOIRES FLAGELLIFÈRES. — 1. Dendromonas virgaria, Weise. — 2. Cladomonas fruticulosa, Stein. — 3. Phalansterium digitatum, Stein. — 4. Poteriodendron petiolatum, Stein

Quelquefois l’organisme des Infusoires flagellifères se complique notablement, sans s’élever cependant au-dessus de la valeur d’une simple cellule. Dans les Ceratium dont la figure 4 de notre premier article (Voy. p. 212) représente un individu capturé par une Protomyxa, dans les Peridinium le corps est couvert d’une carapace bizarrement découpée, dont les fentes laissent apparaître des bandelettes de cils vibratiles coexistant avec les flagellum. Les Peridinium sont phosphorescents ; ils se développent quelquefois en telle abondance que, malgré leurs dimensions absolument microscopiques, ils peuvent rendre la mer lumineuse sur de vastes étendues. Une phosphorescence exclusivement due à des Peridinium a été observée par Ehrenberg, en 1869, dans la mer de Naples.

C’est du reste un organisme assez voisin de ces Infusoires, mais de taille beaucoup plus grande, la Noctiluca miliaris qui produit le plus ordinairement dans nos pays le phénomène de la phosphorescence de la mer. Sa forme est sensiblement sphérique :