Page:La Pérouse - Voyage de La Pérouse, Tome 1.djvu/116

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
37
DE LA PÉROUSE.

l’entremise des sauvages errans, quelque communication, quelques relations de commerce et d’échange avec les peuples de la côte de l’Ouest.

10o. Il est probable qu’en visitant les îles Aleutiennes, et les autres groupes situés au Sud du grand bassin du Nord, il rencontrera quelques établissemens ou factoreries russes. Il cherchera à connaître leur constitution, leur force, leur objet ; quelle est la navigation des Russes dans ces mers, quels bâtimens, quels hommes ils y emploient ; jusqu’où ils étendent leur commerce ; s’il y a quelques-unes de ces îles qui reconnaissent la domination de la Russie, ou si toutes sont indépendantes ; enfin si les Russes ne se sont pas portés, de proche en proche, jusque sur le continent de l’Amérique.

Il profitera de son séjour dans le port d’Avatscha pour étendre les connaissances à acquérir à cet égard, et s’en procurer, en même temps, s’il est possible, sur les îles Kuriles, sur les terres de Jesso, et sur l’empire du Japon.

11o. Il fera la reconnaissance des îles Kuriles et des terres de Jesso avec prudence et circonspection, tant pour ce qui concerne sa navigation dans une mer qui n’est point connue des Européens, et qui passe pour être orageuse, que dans les relations qu’il pourra avoir avec les habitans de ces îles et terres, dont le caractère et les mœurs doivent se rapprocher de ceux des Japonais, qui pourraient en avoir soumis une partie, et avoir communication avec les autres.

Il verra, par les notes géographiques et historiques