Page:La Pérouse - Voyage de La Pérouse, Tome 1.djvu/221

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qu’elles couvraient entièrement le vaisseau, et qu’elles mirent en pièces le canot qui était accosté le long du bord.

L’entrée de ce port n’a pas assez de profondeur d’eau, pour qu’un vaisseau sur ses ancres puisse y résister à l’impulsion et à la hauteur des lames, lorsque la marée et les courans de la rivière sont en opposition. L’auteur du journal dit que, s’ils eussent été instruits de ces circonstances, ou ils auraient gardé leur premier mouillage, ou ils en auraient pris un autre, plus éloigné de l’entrée du havre. Par-tout où ils purent sonder, ils trouvèrent un brassiage égal. Don Maurelle assure que l’entrée du port est facile avec les vents de la partie du nord-ouest, qui sont les vents régnans sur cette côte ; mais il pense que, si l’on veut se ménager la possibilité d’en sortir avec ces mêmes vents, il est nécessaire de mouiller plus au large des pointes, et il ajoute que cette précaution serait superflue quand les vents sont établis dans les parties du sud-ouest, de l’est et du sud.

Les montagnes des bords de la mer sont absolument stériles ; mais celles de l’intérieur paraissent couvertes d’arbres : les plaines présentent de la verdure, et semblent inviter à les cultiver. La relation de Drake dit qu’il nomma ce pays nouvelle Albion, pour deux raisons ; la première, parce que par la nature des bancs et des rochers blancs qui bordent la côte, elle présente le même aspect que celle d’Angleterre ; la seconde, parce qu’il était juste et raisonnable que cette terre portât le nom de la patrie du premier navigateur qui y avait abordé.